mardi 29 septembre 2015

J'ai lu "l’épreuve : le labyrinthe", par James Dashner

En passant avec le succès qu’on lui connaît, du livre à l’écran, Harry Potter a ouvert la voie pour un nouveau courant, l’adaptation au cinéma de livres SFF destinés à la jeunesse.  Et ils ont été nombreux les candidats après Harry Potter, parfois avec beaucoup succès avec Twighlight, Narnia, Hunger Games, Divergente, parfois avec moins de succès comme Sublimes Créatures ou Numéro 4, voire carrément le bide avec la boussole d’or. Bref, les studios ivres de nouvelles franchises à succès achètent des licences à tout va dès qu’un livre pour enfant ou ado devient un best-seller. Dernièrement, c’est le Labyrinthe qui a eu droit à son adaptation. Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de lire le livre AVANT de voir le film.



Tout d’abord, comme c’est désormais un grand classique, le labyrinthe s’inscrit dans une trilogie. En français d’ailleurs, la série est titrée  « L’épreuve », « le labyrinthe » n’étant que le sous-titre du tome 1. Récemment, la trilogie est d’ailleurs devenue une tétralogie puisqu’un prequel est sorti (Est-ce le début d’une nouvelle trilogie ? Difficile encore à savoir). Concentrons-nous dès à présent sur ce premier tome.

Quelques mots sur le pitch pour commencer : Thomas arrive par la « boite » dans un milieu étranger où sont déjà enfermés une centaine de garçons de son âge (de 12 à 17 ans). Ils sont prisonnier d’un labyrinthe dont la caractéristique est de se modifier chaque jour. Comme les autres, Thomas est amnésique. Il va donc devoir se faire aux autres et retrouver ses souvenirs pour sortir du labyrinthe. Il va aussi comprendre que tout cela fait partie d’un plan plus vaste et qu’une mystérieuse organisation en tire les fils. Tout commence d’ailleurs à dérailler quand peu après son arrivée dans le labyrinthe une fille dans le coma y fait également son apparition…

Lorsque j’ai abordé ce livre, je n’avais pas d’idée préconçue sur l’histoire ou le style. J’avais pris juste soin de regarder si ce n’était pas écrit en narrateur personnel. En effet, pour une raison qui m’échappe, l’écriture en narrateur personnel est la tendance lourde des livres pour ado (peut-être pour les aider à s’immerger dans l’histoire et leur donner le goût de la lecture). Et en ce qui me concerne c’est rédhibitoire.  Je peux faire l’effort sur une nouvelle, mais sur un roman de 500 pages, mis à part si c’est un classique signé d’un grand nom (et encore !) c’est au-dessus de mes forces. C’est pour ça que je ne lirais jamais Divergente ou Hunger Games même si j’adore les films.

Le labyrinthe est tout de même écrit d’une façon dont je n’ai pas l’habitude, avec un narrateur personnage. Nous sommes donc dans la tête de Thomas, ressentons tout ce qu’il ressent et nous suivons tout le déroulement de l’histoire de son point de vue. Ce procédé narratif est astucieux parce qu’il entretient un suspense incroyable. Il comporte aussi ses limites parce que du coup tout ce qui échappe à la vue du personnage est soit passé sous silence, soit rapporté. Pour faire progresser son histoire, James Dashner choisit souvent de faire raconter par d’autre personnages à Thomas ce qui s’est passé sans lui (comme lorsqu’il passe la journée en isolation par exemple). Dans le même ordre d’idées, sur la centaine de garçons du départ, certains meurent dont on ignore carrément tout. On peut lire par exemple « Frank est mort » dans la bouche d’un personnage principal. Le problème c’est que Thomas n’a jamais fait sa connaissance, donc l’impact de cette disparition est proche de zéro.

Ceci étant dit, James Dasher sait tout de même bien faire vivre sa petite communauté de jeunes avec ceux qui sont sympas, pénibles, voire carrément hostiles au héros. On s’attache facilement aux personnages que sont Newt ou Minho et plus tard Teresa. La mort de certains personnages est soit une libération (Gally) soit un crève-cœur (Chuck).

Il n’y a jamais de temps mort dans l’histoire. Le récit possède un vrai rythme. Le découpage des chapitres y est pour beaucoup. Les chapitres sont en effet très courts, juste quelques pages. Assez pour exposer sa scène et la terminer par une accroche qui donne envie de lire la suite. Je me donc fait « avoir » par l’auteur, et je me surpris à me dire à chaque fois, « allez encore un petit chapitre ».

Je ne vais pas vous cacher que j’ai souvent pensé au film « cube » dans les premiers chapitres de ce roman (thèmes similaires : l’amnésie, l’enfermement, le labyrinthe dont les murs bougent chaque jour, la recherche d’une solution pour s’en sortir avec des dizaines de morts à la clé) mais la lecture a vite balayé cet a priori. J’ai en fait davantage reconnu un côté « sa majesté des mouches ». Les jeunes enfermés dans un labyrinthe ont recréé une micro-société avec ses règles, son vocabulaire, ses chefs, ses droits et ses devoirs. Chaque personne a un « travail » en fonction de ses compétences. Avant de connaître son affectation définitive, les nouveaux venus doivent faire un stage dans chaque poste.  Thomas veut ainsi devenir coureur, mais impossible de le devenir sur simple demande. C’est parce qu’il va se passer un évènement hors du commun (en désobéissant d’ailleurs à l’ordre de rentrer dans le labyrinthe en pleine nuit) qu’il va casser l’ordre établi et devenir coureur en quelques jours (alors qu’il fallait normalement un long processus de sélection).

L’aspect machinations en arrière-plan m’a beaucoup intéressé aussi. On sent qu’il y a un truc énorme derrière, mais là, grande frustration, on n’en saura pas grand chose ou si peu, je ne vais pas en dire plus.

Bref, je sens que je pourrais encore dire pas mal de choses sur ce livre, alors je vais m’arrêter avant d’en dévoiler plus sur son contenu. En conclusion, voici donc ces quelques mots : passionnant de bout en bout, rythmé et agréable à lire, ce livre est une véritable découverte. C’est le début d’une trilogie, donc à moi le tome 2 !!


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