ça
y est le tournoi est lancé et commence avec 4 nouvelles aux styles et aux
univers radicalement différents. Chaque semaine, j'irai donc de mon petit
commentaire sur les nouvelles présentées en essayant d'être le plus constructif
possible, évidemment.
57ème, par Melody Murati :
J’ai commencé ma lecture par
celle-ci. 57ème est une nouvelle courte, bien écrite et agréable à
lire. Sa chute poétique, est assez tragique, je n’ai pu m’empêcher d'avoir une
pensée émue pour tous ces animaux sacrifiés pour la science.
J’aurais juste deux petits bémols
qui m’ont interpellé durant la lecture :
- J’aurais aimé que l’auteur nous
dise à quelle espèce de singe appartient 57ème. Personnellement, ça
m'a manqué. On le désigne en effet toujours sous le mot « Singe » ou
« cobaye » dans la nouvelle, c’est peut-être un peu court.
- Là c’est mon côté fan de SF qui va s’exprimer, quoique
ça aurait renforcé la crédibilité du récit selon moi : Le voyage vers la planète BK9473-HF8 m’est
apparu bien nébuleux. A priori, cette planète ne fait pas partie de notre
système solaire, donc logiquement, cela ne devrait pas prendre « des mois
et des mois », mais plutôt plusieurs années, voire plusieurs dizaines (centaines ?)
d’années pour l’atteindre. On a du mal à croire que le singe ne puisse donc pas
ressentir les effets du temps, d’autant qu’il reste éveillé pendant le voyage.
On aurait pu imaginer que le singe soit en hibernation, que sa navette ait un
système de propulsion type de warp ou hyperdrive ou même qu’elle passe par un
trou de ver pour accélérer le temps du voyage.
Ces deux bémols exceptés, 57ème
est une nouvelle qui atteint son objectif, nous faire réfléchir et pourquoi
pas, nous émouvoir.
La biche, par Olivier Jarrige :
J'ai commencé cette nouvelle
comme toute les autres, sous un angle sérieux. Le style s'y prêtait dans les
toutes premières lignes, mais très rapidement, j’ai perçu une rupture de ton.
J’ai compris que l’on avait là une nouvelle au ton gentiment décalé. Manier
l'humour n'est pas chose facile. J'ai moi-même tenté de m'illustrer dans ce
domaine donc je vois exactement les travers de l'exercice. Ici, ça fonctionne
plutôt bien. La rencontre de la biche avec ses airs supérieurs avec un
Hercule bête comme ses pieds est plutôt savoureuse. Je me serais cependant bien
volontiers passé de blague carambar (ah dis d'as). Au final, j'ai trouvé que
c'était une nouvelle sympathique qui m'a décroché ça et là un sourire.
Un ennui immortel, par Nicolas A. Pages :
Personnellement, je ne suis pas
fan des récits écrits au style personnel. Le "Je" me plais rarement
et je dois me faire violence pour lire. Le "Je" est souvent, j'ai
remarqué, dans les nouvelles qui circulent sur internet, prétexte a écrire
selon un style familier, voire vulgaire, voire très grossier pour faire soit
disant « plus naturel » (ce dont je ne suis pas personnellement
convaincu, qui parle comme ça dans la vraie vie ?). On m'a toujours appris
qu'on n'écrit pas comme on parle, donc je dois encore plus me faire violence pour
lire. Quand en plus, on rajoute des allusions sexuelles puis des connotations
religieuses déplacées, alors là je ne suis plus client du tout. Je me suis donc
dit que je ne lirai pas cette nouvelle jusqu’à la fin. Mais comme ce n'est pas
l'esprit du concours et qu'après tout, j'avais là des a priori qui ne
concernait pas l'auteur, j'ai décidé de poursuivre ma lecture en restant le
plus objectif possible. Je dois admettre que la nouvelle repose sur une bonne
idée et qu’elle est bien exploitée. Lazare qui depuis sa résurrection par
Jésus est devenu une sorte d’highlander en version indestructible, il fallait
le trouver. Dans cette nouvelle, ce que j’ai aimé et retenu c’est qu’il y a
malgré tout une amorce de réflexion sur la condition humaine et notre propension
à nous auto-détruire. Cet aspect-là est intéressant et apporte une second
niveau de lecture bienvenu. Dommage, vraiment dommage que le ton soit si
vulgaire !
La légende de Mala Abjin, par Marine Jehanno
Cela faisait longtemps que je
n’avais pas lu de la fantasy. C’est donc avec plaisir que j’ai entamé la
lecture de cette nouvelle. L’ensemble se lit bien. Le style personnel pour
lequel je n’ai pas grand attachement ne m’a pas gêné ici, parce qu’il est peu marqué. Le narrateur est un troll, ce qui est un point de vue plutôt original.
Le titre porte bien son nom, il s’agit d’une légende et elle est conté comme
telle. J’imagine le vieux troll à la veillée au coin du feu qui raconte son
histoire aux jeunes. L’histoire est prenante. J’ai aimé la richesse de l’univers
dépeint malgré le peu de pages. Décor, peuples, créatures, coutumes, on sent un
potentiel pour un développement plus conséquent. La fin nous gratifie d’un beau
message de tolérance. Au niveau de la forme, j’avoue que j’ai quelques doutes
sur la concordance des temps employée. Cela étant dit, cette légende m’a bien
embarqué et je dois reconnaître que ça m’a plu.
Voilà, je vous ai donné mon avis
sur les nouvelles de cette semaine 1. Evidemment ce n’est que mon avis, vous
pouvez penser tout le contraire et c’est ce qui est justement intéressant. Le
principal dans tout ça, c’est d’aller LIRE les nouvelles sélectionnées avant
d’aller VOTER pour vos préférées. A la prochaine !
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