mercredi 16 septembre 2015

Le 6ème tournoi des nouvellistes, commentaires des nouvelles de la semaine 1

ça y est le tournoi est lancé et commence avec 4 nouvelles aux styles et aux univers radicalement différents. Chaque semaine, j'irai donc de mon petit commentaire sur les nouvelles présentées en essayant d'être le plus constructif possible, évidemment.



57ème, par Melody Murati :
J’ai commencé ma lecture par celle-ci. 57ème est une nouvelle courte, bien écrite et agréable à lire. Sa chute poétique, est assez tragique, je n’ai pu m’empêcher d'avoir une pensée émue pour tous ces animaux sacrifiés pour la science.

J’aurais juste deux petits bémols qui m’ont interpellé durant la lecture :

- J’aurais aimé que l’auteur nous dise à quelle espèce de singe appartient 57ème. Personnellement, ça m'a manqué. On le désigne en effet toujours sous le mot « Singe » ou « cobaye » dans la nouvelle, c’est peut-être un peu court.

- Là c’est mon côté fan de SF qui va s’exprimer, quoique ça aurait renforcé la crédibilité du récit selon moi : Le  voyage vers la planète BK9473-HF8 m’est apparu bien nébuleux. A priori, cette planète ne fait pas partie de notre système solaire, donc logiquement, cela ne devrait pas prendre « des mois et des mois », mais plutôt plusieurs années, voire plusieurs dizaines (centaines ?) d’années pour l’atteindre. On a du mal à croire que le singe ne puisse donc pas ressentir les effets du temps, d’autant qu’il reste éveillé pendant le voyage. On aurait pu imaginer que le singe soit en hibernation, que sa navette ait un système de propulsion type de warp ou hyperdrive ou même qu’elle passe par un trou de ver pour accélérer le temps du voyage.

Ces deux bémols exceptés, 57ème est une nouvelle qui atteint son objectif, nous faire réfléchir et pourquoi pas, nous émouvoir.


La biche, par Olivier Jarrige :
J'ai commencé cette nouvelle comme toute les autres, sous un angle sérieux. Le style s'y prêtait dans les toutes premières lignes, mais très rapidement, j’ai perçu une rupture de ton. J’ai compris que l’on avait là une nouvelle au ton gentiment décalé. Manier l'humour n'est pas chose facile. J'ai moi-même tenté de m'illustrer dans ce domaine donc je vois exactement les travers de l'exercice. Ici, ça fonctionne plutôt bien. La rencontre de la biche avec ses airs supérieurs avec un Hercule bête comme ses pieds est plutôt savoureuse. Je me serais cependant bien volontiers passé de blague carambar (ah dis d'as). Au final, j'ai trouvé que c'était une nouvelle sympathique qui m'a décroché ça et là un sourire.


Un ennui immortel, par Nicolas A. Pages :
Personnellement, je ne suis pas fan des récits écrits au style personnel. Le "Je" me plais rarement et je dois me faire violence pour lire. Le "Je" est souvent, j'ai remarqué, dans les nouvelles qui circulent sur internet, prétexte a écrire selon un style familier, voire vulgaire, voire très grossier pour faire soit disant « plus naturel » (ce dont je ne suis pas personnellement convaincu, qui parle comme ça dans la vraie vie ?). On m'a toujours appris qu'on n'écrit pas comme on parle, donc je dois encore plus me faire violence pour lire. Quand en plus, on rajoute des allusions sexuelles puis des connotations religieuses déplacées, alors là je ne suis plus client du tout. Je me suis donc dit que je ne lirai pas cette nouvelle jusqu’à la fin. Mais comme ce n'est pas l'esprit du concours et qu'après tout, j'avais là des a priori qui ne concernait pas l'auteur, j'ai décidé de poursuivre ma lecture en restant le plus objectif possible. Je dois admettre que la nouvelle repose sur une bonne idée et qu’elle est bien exploitée. Lazare qui depuis sa résurrection par Jésus est devenu une sorte d’highlander en version indestructible, il fallait le trouver. Dans cette nouvelle, ce que j’ai aimé et retenu c’est qu’il y a malgré tout une amorce de réflexion sur la condition humaine et notre propension à nous auto-détruire. Cet aspect-là est intéressant et apporte une second niveau de lecture bienvenu. Dommage, vraiment dommage que le ton soit si vulgaire !
               

La légende de Mala Abjin, par Marine Jehanno
Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de la fantasy. C’est donc avec plaisir que j’ai entamé la lecture de cette nouvelle. L’ensemble se lit bien. Le style personnel pour lequel je n’ai pas grand attachement ne m’a pas gêné ici, parce qu’il est peu marqué. Le narrateur est un troll, ce qui est un point de vue plutôt original. Le titre porte bien son nom, il s’agit d’une légende et elle est conté comme telle. J’imagine le vieux troll à la veillée au coin du feu qui raconte son histoire aux jeunes. L’histoire est prenante. J’ai aimé la richesse de l’univers dépeint malgré le peu de pages. Décor, peuples, créatures, coutumes, on sent un potentiel pour un développement plus conséquent. La fin nous gratifie d’un beau message de tolérance. Au niveau de la forme, j’avoue que j’ai quelques doutes sur la concordance des temps employée. Cela étant dit, cette légende m’a bien embarqué et je dois reconnaître que ça m’a plu.



Voilà, je vous ai donné mon avis sur les nouvelles de cette semaine 1. Evidemment ce n’est que mon avis, vous pouvez penser tout le contraire et c’est ce qui est justement intéressant. Le principal dans tout ça, c’est d’aller LIRE les nouvelles sélectionnées avant d’aller VOTER pour vos préférées. A la prochaine !

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