jeudi 29 octobre 2015

Le 6ème tournoi des nouvellistes, commentaires des nouvelles de la semaine 7

J’ai pu lire dans différents commentaires sur Facebook, que ce groupe était le « groupe de la mort », sous-entendu qu’étaient rassemblées là les nouvelles qui avaient été le mieux classée par le jury. Très bien, c’est avec cette idée en tête que j’ai donc abordé cette nouvelle semaine. Verdict !! 




Peine de mort, de JC Gapdy :
Peut-être ici l’une des plus originale nouvelle du tournoi. Le récit ne commence pourtant pas très bien  à mon sens. La partie « humaine » avec la scène du condamné m’est apparut un peu faible. Le condamné me semble avoir un comportement et des pensées bien trop relâchés en regard des actes qu’il a commis. L’approche de l’exécution ne l’affecte pas plus que ça. Bien-sûr, il y a une explication à cela et elle est cohérente, mais ça rend tout de même l’accroche de l’histoire peu crédible. La partie « non humaine », elle est très surprenante. Nous nous retrouvons dans un autre monde avec une autre espèce style gros insecte. Beaucoup de vocabulaire propre aux corps des insectes viennent surcharger le texte. C’est certes nécessaire et cela sert le récit, mais parfois on aurait pu se contenter d’une description plus accessible. Du coup ce côté « je sors tout mon champ lexical sur le sujet » un peu trop technique peut apparaître rebutant. Je regrette un élément dans cette nouvelle, ou plutôt son absence :  l’histoire !
Après une scène d’exposition, le personnage réintègre son corps et s’ensuit un déluge d’explications sur le pourquoi du comment. Oui, c’est (très) original, oui c’est intéressant, non ce n’est pas ennuyeux, mais l’auteur ne fait que nous poser un décor avec un contexte, il a juste oublié de raconter aussi une histoire. Quant à la leçon de moral finale comme quoi les humains n’ont pas d’avenir, que notre propension à nous auto-détruire, et tout ça tout ça, c’est un peu trop rebattu. Malgré toutes ces remarques, la nouvelle reste tout de même intéressante.



Une femme du quai une nuit avait sauté, de Laurène Barbaux :
Voilà un récit qui je dois le reconnaître ne m’a pas du tout emporté. Cela vient sans doute de l’histoire, soit celle d’un taggeur qui tagge un bateau blanc et dont les tags prennent vie. Le tout avec une écriture qui se veut poétique, voire onirique, qui m’a laissé un peu à côté. Cela vient peut-être du fait que je dirais que je ne suis pas le cœur de cible de cette nouvelle, le tag étant pour moi plus de la dégradation que de l’art. Quant aux peintures qui prennent vie, oui, c’est sympa, mais c’est a peu près tout ce que ça m’évoque. Donc en résumé, une nouvelle bien ficelée, pas trop mal écrite qui se lit bien, mais sans plus.



Tristelia et Yseriope , de Eloïse de Valsombre   :
Je me souviens lors du précédent tournoi d’une nouvelle d’Eloïse de Valsombre, d’autant mieux que ma nouvelle « Transition sur la lumière » était opposée à la sienne pendant les éliminatoires. J’avais à l’époque reproché à cette nouvelle un côté trop « dissertation ». Elle revient donc cette année avec une nouvelle plutôt originale à propos d’une histoire d’amour «contrariée ». Dans cette nouvelle, j’ai apprécié l’idée de la fille dans son délire qui va délivrer son bien-aimé… du moins, le croit-elle. Ce thème est bien exploité et on entre vraiment bien dans la folie de la fille (au nom impossible, comme celui de son « bien-aimé » d’ailleurs). La construction de l’intrigue, soit première partie avec le point de vue de Tristelia, et la deuxième partie avec le point de vue d’Yseriope sert parfaitement le récit.

 Quelques remarques cependant :

-          Il y a une expression que je déteste, mais elle a le mérite de résumer en deux mots tout un concept,  c’est la fameuse  histoire du « show » et du « tell ». Le « show » est toujours préféré au « tell » parce qu’il apparaît plus immersif de vivre en direct le récit et que d’en lire une version rapportée à la hache. Eh bien, toute la première partie, soit celle de Tristelia, m’a paru très « tell », ce qui m’a empêché de rentrer vraiment dedans. Ce n’est qu’avec la deuxième partie qui est vraiment « show » que j’ai accroché.

-          Je crois que j’ai un problème avec le style d’Eloïse, (vu que c’est la deuxième nouvelle que je lis d’elle), c’est que je le trouve trop ampoulé, ici avec la folie du personnage, on attend des sommets dans le coté fifille. Mais ce n’est que mon ressenti.   

-          La fin m’est apparue trop abrupte. J’étais surpris de voir que ça s’arrêtait aussi vite après une très longue mise en place (et même temps, ça pouvait difficilement tourner autrement).



La fièvre de mort, de Richard Mesplède :
J’aime beaucoup les boucles temporelles. Et ici j’ai été comblé. L’entrée en matière peut paraitre certes un peu longue mais l’arrivée dans la ville abandonnée est pour moi juste parfaite. L’unique personnage de l’histoire est bien décrit, bien défini avec un contexte cohérent. J’ai été véritablement emporté par l’écriture et l’histoire et j’ai aimé explorer cette étrange ville du far west hors du temps. Il y aurait sans doute matière à d’avantage de développement. Une boucle temporelle, comme j’en parlais au début du paragraphe n’est jamais simple à créer, il faut penser aux implications diverses. L’auteur ici en prenant un seul personnage et en se situant dans un seul lieu a restreint l’enjeu et s’est placé dans une zone de confort par rapport à tous les facteurs de probabilité, n’empêche que sa boucle fonctionne. Le récit m’a amené quelques interrogations :

-          on aurait pu imaginer que le personnage après s’être reconnu, tente de modifier le cours du temps. Est-ce que cela aurait pu être possible ? Il y a un coté « destin inexorable » dans le récit qui pourrait faire penser que non.

-          Une explication sur le déplacement temporel aurait-elle été opportune ? Pas facile à envisager, à force de vouloir tout expliquer (comme j’ai toujours tendance à le faire) on casse parfois la magie du récit.

-          Est-ce que la ville est hors du temps ou est-ce que l’héroine s’est déplacée dans le passé ? (et dans ce cas là, comment ? le texte ne dit rien de tout cela.)

-          Pourquoi la ville est-elle déserte ?

Quelques questions qui viennent à la lecture de ce récit passionnant.



Voilà ce que je pouvais dire sur les nouvelles en compétition cette semaine. Me concernant, le bilan est plutôt mitigé sur le coté « groupe de la mort ».


La semaine prochaine c’est déjà la dernière semaine d’éliminatoire, le temps passe très vite ! Bientôt une nouvelle phase de tournoi va s’ouvrir. A la prochaine pour une dernière volée de commentaires.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    .
    Je découvre, un peu par hasard et tardivement, votre blog et cette page sur le tournoi des nouvellistes au sein de « Nouveau Monde ». Je peux y lire un point de vue critique (et surtout constructif) sur les nouvelles en lice dont la mienne « Peine de Mort ».
    Je me permets de vous en faire, à mon tour, un « retour ». Retour qui confirme, je pense, ce que vous écrivez.
    À savoir, tout d’abord, que l’histoire manque cruellement dans cette nouvelle trop « descriptive » (je l’ai entièrement réécrite depuis).
    Ensuite par la charge trop importante de vocabulaire qui alourdit la lecture. Mes dernières nouvelles, présentées dans les duels de l’arène cette fois-ci, telles que « Substitution » (en lice pour la semaine du 14/12/15) et « Survivance » (en lice pour cette semaine du 21/12/15) disposent d’un vocabulaire légèrement plus réduit (sans doute pas assez) mais répétitif. Ce vocabulaire se retrouve identique dans chaque nouvelle et représente un seul et unique univers (que j’essaie de construire). Il est donc complexe à la première lecture mais s’absorbe plus facilement à la nouvelle suivante et reste constant dans celles qui suivront (si jamais je participais à d’autres duels). Ce n’est pas parfait, mais un peu mieux.
    .
    Concernant la scène sur Terre, elle avait pour but de mettre, volontairement, en scène un « humain » déshumanisé. En partie réussi.
    En tous les cas, merci de votre billet. Si jamais un billet apparaissait sur les nouvelles en duel ces semaines-ci, je serais ravi de le lire de la même manière.
    Merci et bravo pour votre blog.
    JC Gapdy.

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