Nous
y sommes, ce groupe E c’était le mien et ma semaine, la semaine de tous les
dangers où moi petit challenger je suis venu décrocher une
qualification aux côtés du tenant du titre du tournoi ! Merci pour votre lecture et vos commentaires. Les résultats étant proclamés, il est temps de vous livrer mes quelques commentaires.
Gastronoboat, de Céline
Reinert :
J’adore
le titre de cette nouvelle, je dois le reconnaître. Il faudrait même déposer la
marque « Gastronoboat » parce que c’est un super concept. Je suis sûr
que ça marchera le jour où on fera des croisières gastronomiques de la Terre à
la Lune. Enfin faudrait-il pour autant en revenir, parce que pour cette
fois-là, malheureusement, ça ne l’a pas fait. Nous suivons donc Pierre Hozier
qui découvre avec ses camarades russes le vaisseau Gastronoboat après un drame
qui a vu la mort de tous les touristes. Que s’est-il donc passé ? Et
pourquoi ça sent si mauvais dans les couloirs ?
Je
n’ai jamais été convaincu que les filles étaient très bonne en SF (ne tapez
pas, pitié !), mais cette nouvelle m’a montré que les filles savent faire
aussi et même avec originalité (eh oui !). Avec un petit côté
« policier » (je mets des guillemets, ce n’est pas à proprement
parler une enquête) servi par un style à la première personne relâché mais pas
trop, Gastronoboat a tout pour plaire. La nouvelle est cependant un peu trop
courte et l’explication de la mort des passagers, m’a laissé sur ma faim, si je
peux me permettre ce jeu de mot. Au final, une nouvelle quand même bien
sympa.
On the rock, de Françoise
Vedrenne :
Un
labyrinthe de glace ? Une épreuve imposée par une mystérieuse
« communauté » ? Et cette fille qui cherche une bouteille de
Whisky pour sauver son frère, comment elle est arrivé là ? Et pourquoi une
bouteille d’ailleurs ? Voilà un début bien énigmatique, je dois vous
l’avouer.
Il
fait très froid dans « On the rock », même très très froid, si bien
qu’on se demande si l’héroïne ne va pas finir congelée. J’ai beaucoup aimé la
première moitié du récit. J’ai trouvé que le suspense était là. Les
informations viennent progressivement au lecteur de façon à relancer toujours
l’intérêt. C’est quelque chose que je ne sais pas vraiment faire et j’ai donc
apprécié la leçon d’écriture. J’ai aussi trouvé astucieuse l’idée d’utiliser le
sang de la blessure à la main du personnage comme un fil d’Ariane. La moitié du
récit est donc plutôt réussie voire palpitante.. jusqu’au moment où l’héroïne
retrouve la bouteille de whisky. A mon avis, c’est un peu là que tout se gâte.
D’abord, déjà, pourquoi une bouteille de whisky comme item ? Je n’ai pas
compris en quoi ça pouvait sauver son frère. Pourquoi d’ailleurs une rente à
vie de 4 bouteilles pour récompenser la victoire de l’héroïne ? J’avoue
être intrigué sur cette affaire. Dans ce monde (lequel au fait ?) régi par
cette communauté (dont on ne saura rien), l’alcool est-il assimilé à de la
nourriture ? à une monnaie d’échange ? A l’instar d’un 1984 ou d’un
THX 1138, cherche-t-on à tout prix à rendre la population dépendante de
l’alcool pour mieux la contrôler en organisant la rareté du produit (ça y
ressemble en tout cas) ? l’enjeu central manque de clarté, je crois. Et
forcément, pour moi, ça anéantit tout ce qui pourtant avait été si bien
installé sur la moitié du récit. Du coup, j’ai achevé la lecture de cette
nouvelle sur un sentiment mitigé.
La 8ème règle,
d’Erik Vaussey :
La
nouvelle que tout le monde attendait est là ! Erik Vaussey revient et
remet son titre en jeu. D’entrée, bravo pour cette grande sportivité. Au moment
où j’écris, cette nouvelle est d’ailleurs, bien partie pour terminer première
de son groupe, je ne me fais pas de souci pour la suite. Irons-nous vers une
nouvelle victoire ? Le chemin est encore long pour le savoir, mais on peut
dire sans risque que le récit ira loin. Mais venons-en au fait :
Le
début établit un parallèle entre une femme débarquant de son avion et deux
extra-terrestres de leur vaisseau sur la même piste d’atterrissage. C’est que
ces fameux extra-terrestres venus tout droit de la planète Born (les Bornites,
donc), coexistent avec notre espace et y déambulent à la manière de fantômes
(ou hologramme, c’est selon). C’est un peu étrange comme situation, d’ailleurs
et le récit sait en jouer et retranscrit bien les impressions des Bornites face
à leur condition de fantômes. Ça m’a fait repenser à un épisode de Star Trek
Next Generation ou des personnages se pensent morts et errent dans le vaisseau,
en réalité, ils sont bloqués dans un espace qui coexiste avec celui de
l’Enterprise. J’avais d’ailleurs bien aimé cet épisode. Ce thème est fort bien
exploité dans ce récit.
Quand
j’ai lu le titre et commencé à lire, je me suis dit : ok, il doit tenir
une super idée pour sa 8ème règle, mais qu’en sera-t-il des 7
premières ? C’est que ça fait beaucoup de règles à inventer… (ça s’est
l’auteur en moi qui pense). Eh bien, bonne surprise, les règles sont bien
trouvées. Elles se suivent naturellement, sans être renversantes, elles
paraissent logiques avec la situation. Elles recèlent des bonnes trouvailles et
renouvellent le thème du fantôme.
J’ai
beaucoup aimé suivre en parallèle l’histoire plutôt fraîche et plaisante des
deux touristes Bornites et celle beaucoup plus sombre de Sandra. Ces deux
histoires qui a priori n’avaient rien à voir, se rejoignent de la plus
surprenante des façons. L’histoire du petit Julien est touchante et on espère
qu’il va s’en sortir. Concernant l’intervention de Glon. D’aucuns trouveront
que c’était un peu attendu, mais moi j’étais plutôt satisfait et content de ce
rebondissement. Mais ce qui est vraiment intéressant c’est que l’histoire ne
s’arrête pas là (on aurait pu le penser). En effet, et c’est original, Julien
grandit avec son « ami imaginaire » dont finalement il aura
conscience, allant même jusqu’à révéler son existence au monde entier en
publiant un livre.
Quelques
petites remarques tout de même :
-
Sur le plan de la forme, j’ai trouvé que le texte ne marquait pas assez
le passage entre les paragraphes Humain et Bornites. J’aurais aimé une
distinction plus nette (des astérisques peut-être à chaque changement de point
de vue.)
-
Il est vrai que parfois TOUT expliquer n’est pas utile, il faut faire
travailler l’imagination du lecteur, mais quand même, des fois c’est bien
aussi. Toujours est-il que j’ai trouvé que le récit passait un peu trop
rapidement, voire carrément évitait de nous parler de la façon dont Julien
perçoit son hote Bornite.
-
Concernant la fin, je suis un peu partagé. L’épilogue avec le journal
télé était-il si utile que ça ? N’aurions-nous pas eu une fin plus
efficace en s’arrêtant à la 8ème règle amendée ? Je me pose la
question.
-
Sur la rédaction définitive de la 8ème règle, je m’interroge
sur l’identité de son rédacteur. Suite à son humiliation, Julien réécrit la
fameuse règle, mais il écrit : « Les humains ne veulent pas
prendre conscience de NOTRE existence ». ? N’aurait-il pas dû plutôt
écrire « de LEUR existence » ? Est-ce que ça veut dire que Glon
occupe l’esprit de Julien plus qu’il ne coexiste avec lui (et donc qu’il l’a
phagocyté en quelque sorte ?). La fin peut le laisser penser.
Ces
quelques remarques mises à part, j’ai passé un fort beau moment de lecture avec
cette « 8ème règle » où humour, drame et émotion sont au
rendez-vous.
Voilà
c’était les nouvelles qui étaient opposées à « Full Access ». Un grand merci pour vos votes et votre soutien. Ma nouvelle reviendra donc dans la compétition le 12 décembre et à l'heure actuelle, je ne connais pas encore mon futur concurrent. Suspense donc !!
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